Rédemption - 6

Publié le par Arkeane

"Le soleil s’abîmait lentement à l’horizon en embrasant de rouge et d’orange la ville à nos pieds."

Puis il se releva prestement en me tendant la main pour m’aider à me redresser.

- J’aimerais te montrer un endroit que j’affectionne particulièrement, si tu veux bien Athanaël.

- Je te suis, répondis-je simplement tout en prenant sa main.

Nous marchâmes longtemps dans les bois, alternant entre des discussions animées ou des longs moments de silence où nous écoutions simplement les bruits de la forêt.

- Nous y voilà, souffla Akitchi.

Les arbres s’espacèrent de plus en plus et nous arrivâmes à la lisière de la forêt, débouchant ainsi en haut d’une colline. La vision qui nous accueilli à ce moment là était d’une beauté exceptionnelle. Le soleil s’abîmait lentement à l’horizon en embrasant de rouge et d’orange la ville à nos pieds. Un grand éclat de rire vint soudainement briser le silence presque religieux qui accompagnait la descente aux enfers de l’astre lumineux, et la prise du pouvoir par les ténèbres. C’était moi qui riais…

- Athanaël, est-ce que ça va ? me demanda précipitamment Akitchi.

- Ne t’en fait pas pour moi, assurais-je toujours en riant, c’est juste que je trouve la situation tellement clichée !

Akitchi me regarda sans comprendre, je continuai donc mon explication :

- Imaginons : deux personnes seules, isolées dans un coin perdu, face à un coucher de soleil… C’est le stéréotype parfait du romantisme !

- Ah ! Je viens de comprendre ton raisonnement ! Mais tu omets un important détail ! A la fin du coucher de soleil, une fois que l’obscurité a enveloppé les deux amants, le gars plaque la fille au sol comme ceci et…

Il accompagna ses paroles de geste en me bondissant dessus, mais je l’évitais de justesse.

- Je ne suis pas une fille moi ! piaillais-je.

- Heureusement, réplica-il avec un petit sourire malicieux.

Je le regardai avec mon air à moitié choqué, devenu dès lors habituel, mais lorsque Akitchi l’aperçu, il éclata de rire. Ce doux son me fit tout oublier… Toutes mes peurs et mes interrogations. Absolument tout. Je ne pouvais pas prédire où cette histoire me mènerait, ni à quel point j’en souffrirais, mais à ce moment précis je ne souhaitais qu’une seule chose : profiter de l’instant présent. J’accompagnai alors Akitchi dans sa joie. C’était la première fois depuis bien longtemps que je riais réellement et sans aucun faux semblant, sans me cacher derrière un masque. Je me sentais enfin revivre.

Cela dura six jours. Six jours merveilleux. Six jours où je me levais tous les matins à l’aube pour aller retrouver Akitchi dans la forêt. Six jours où je ne rentrais chez moi que tard dans la nuit. Six jours où je réapprenais peu à peu à rire, à vivre, à aimer… Car oui, je l’aimais… Moi, l’Ombre Solitaire, ainsi que je m’étais surnommé il y a longtemps de cela, qui s’était juré de ne jamais s’attacher aux gens par peur de souffrir, j’étais à présent totalement conquis par Akitchi… Je vivais pour lui, comme il l’avait déclaré lorsqu’il m’avait sauvé. Et cette dépendance m’effrayait… Cependant, dès lors que je me trouvais en sa présence, tous mes doutes s’estompaient. Je l’aimais et souhaitais le lui dire.

- Aki ? entamais-je au bout du sixième jour. Je voulais te dire quelque chose… Quelque chose de très important pour moi… Mais je ne sais pas si je devrais… J’ai peur que ce ne soit pas une bonne idée…

Je bafouillais, cherchant mes mots, je ne savais pas comment m’y prendre. Je me tordais les mains sans oser regarder Akitchi en face car j’avais peur de sa réaction. Mais il vint à ma rescousse, comme toujours.

- Laisse parler ton cœur Athanaël, lui, saura trouver les mots.

Réconforté par ses paroles douces, je me lançais :

- Je… Je t’aime…

C’est alors que son visage magnifique une seconde auparavant, se tordit en un effroyable rictus et ses yeux émeraude brillaient de rage.

- Non ! Pourquoi ? Pourquoi as-tu dis ça ?! Tu aurais dû te taire ! hurla-il sauvagement. Moi, je ne t’aime pas ! Je m’amusais c’est tout ! Tu n’étais qu’un divertissement !

- Quoi ? Mais… bégayais-je sans comprendre sa fureur si soudaine.

- Va-t’en ! Part loin, très loin d’ici ! Je ne veux plus jamais te revoir !

- Je ne comprends pas, Akitchi !

- Part !

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