Les Flammes de la Nuit - Michel Pagel

Publié le par Arkeane

Les Flammes de la Nuit - Michel Pagel
La Sorcière et le Fou

 

 

 

Titre : Les Flammes de la Nuit

Auteur : Michel Pagel

Édition : Denoël

Dépôt légal : Avril 2000

Genre : Fantasy – Conte

Nombre de page : 553

 

 

 

 

 

 

 

Quatrième de couverture :

La reine est morte en mettant au monde la princesse Rowena. Les fées sont venues et ont décidé : la princesse chantera à ravir, elle jouera avec grâce de tous les instruments de musique, elle sera suprêmement habile de ses mains, elle épousera un fier et puissant chevalier, lui donnera un enfant et enfin elle sera stupide, dédaignera les affaires de la politique ou des sciences pour se consacrer aux arts innocents, puis à ses fonctions d'épouse. Mais l'Enchanteur en a décidé autrement, il a transformé le dernier enchantement de la fée jaune : Rowena sera l'être humain le plus intelligent ayant jamais foulé le sol de Fuinör et si les hommes ne lui obéissent pas, elle les détruira ! Ainsi le destin d'un monde est-il scellé, ainsi vont pouvoir rugir les flammes de la nuit, et la princesse, bannie dans la contrée de la folie à cause de son intelligence et de sa rébellion, deviendra la plus puissante des sorcières.

 

Mon avis :

Michel Pagel nous livre ici une réinterprétation des contes de fée de notre enfance. Il se sert des archétypes bien connus par le grand public pour, au final, les pousser à l’extrême et jouer avec les codes, parfois même jusqu'à la dérision. C'est ce qui fait que ce livre est à la fois original et terriblement archaïque.

 

Dans le monde de Fuinör tout est parfaitement bien ordonné et des lois simples et immuables le régissent depuis des temps immémoriaux, jusqu'au jour où un mystérieux Enchanteur va mettre un coup de pied dans la fourmilière dans l'espoir de faire bouger les choses. Nous assistons donc à cette lutte entre le conservatisme et le progressisme avec tout ce que cela entraîne comme intrigues, choix, mensonges et traîtrises.

 

La première partie de ce livre est consacrée à la Princesse Rowena et aux graines qui la pousseront à se révolter et ainsi devenir Sorcière. Le rythme y est assez lent mais cela permet au lecteur de se familiariser avec l'univers imaginé par l'auteur et j'ai très vite été happée par l'histoire. Ici les femmes ne sont bonnes qu'à être idiotes et dociles, à ne pouvoir s’élever dans la hiérarchie qu'en usant de leurs charmes ; les Chevaliers eux ne pensent qu'à passer du bon temps et à profiter de leur statut. La Reine est la plus belle créature du monde mais elle ne sert qu'à enfanter un héritier avant de mourir. Les Héros obtiennent une Femme en guise de récompense pour leur bravoure. Nous le comprenons donc assez vite, chaque être a un unique rôle à jouer et il se doit d'y coller afin de respecter l'ordre établi. Personnellement, j'ai trouvé que tout y était parfaitement cohérent dans sa propre logique et à aucun moment ma suspension consentie d'incrédulité n'a été ébranlée. Néanmoins, seule le soleil qui change de couleur tous les dix ans en suivant le spectre de l’arc-en-ciel m'a posé problème car bien que l'idée soit particulièrement intéressante puisque cela veut dire que la colorimétrie entière du monde évolue, en pratique j'ai eu beaucoup de mal à me l'imaginer hormis lorsque l'auteur en faisait le rappel dans ses descriptions.

La deuxième partie met en avant un second personnage principal qui pourra tout à la fois être un allié de Rowena ou bien un ennemi. C'est en partie ce qui m'a donné envie de continuer à lire afin de voir leurs intrigues s’entremêler.

Après cette longue mise en place obligatoire mais pas pour autant rebutante, le rythme s’accélère crescendo jusqu'au dénouement et à la résolution que je trouve malheureusement quelque peu bâclé. L'idée est originale et inattendue et elle fonctionne dans la logique du monde mais pour moi elle est amenée un peu trop rapidement et laisse un arrière goût d'inachevé en refermant le livre.

 

Hormis cette petite déception qui ne m'a pas pour autant fait regretter ma lecture, je trouve que le style d’écriture est fluide et convient à une histoire qui reprend les codes du conte. Néanmoins, pour la même raison, je ne peux pas dire que les personnages soient attachants puisqu'ils ne sont développés qu'au travers de leur archétype mais ils sont au moins intéressants et j'ai apprécié avoir un dénouement pour chacune des histoires des personnages secondaires.

 

Pour conclure, j'ai apprécié de voir les codes et archétypes du conte de fée tordus pour être réinventés.

Publié dans Mes avis, Avis Livresque

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