Rédemption - 5

- Laisse toi aller Athanaël, murmura-il tout près de mon oreille, tu en meurs d’envie… Je le sais.

- Non ! Vous ne savez pas !

Il ne savait pas quel dilemme déchirait mon cœur à cet instant. D’un coté, l’envie folle de l’embrasser, de goûter de nouveau à ses lèvres, encore et encore… Et de l’autre, mon esprit ne voulant pas céder, me répétant sans cesse de ne pas s’attacher pour ne pas souffrir… Que devais-je faire ? Qui devais-je écouter ? Lequel des deux penchants de mon âme serait le plus fort ?

- Athanaël ?

Sa voix…Seule lueur perçante dans la noirceur de mon esprit. Ce déchirement intérieur allait me rendre fou, je devais agir, dans un sens ou dans l’autre, mais agir…

N’en pouvant plus, je succombai… Mes lèvres trouvèrent naturellement celles d’Akitchi et il me rendit mon baiser, passionné et intense. Je venais de choisir. Mon destin était à présent scellé…

- Je n’aurais pas dû faire ça… Je vais le regretter, forcement… murmurais-je faiblement lorsqu’Akitchi libera mes lèvres.

- N’ai pas peur Athanaël, jamais je ne t’abandonnerai… chuchota-il en me prenant dans ses bras.

Ma tête reposait contre son torse, ses bras m’entouraient et me rassuraient, son odeur flottait dans l’air. J’étais bien, horriblement bien. Et j’espérais le rester…

- Je le savais que tu craquerais ! Je suis trop beau, intelligent et magnifique ! lança-t-il soudainement en riant.

Je m’extirpai de son emprise et le regardai avec un mince sourire.

- Il ne faudrait pas non plus oublier « trop prétentieux » ?

- Prétentieux ? Moi ? Non, pas du tout !

- C’est ça, si vous le dites, répondis-je sans grande conviction.

- Tu me vouvoies encore ? demanda-il. Je n’ai que 21 ans pourtant !

- Ah seulement ? On ne dirait pas ! Vous avez l’air vraiment plus vieux que ça ! ironisais-je.

- Ecoute-moi bien, jeune petit impertinent, si tu me vouvoies encore une fois, fais bien attention à ce qu’il pourrait t’arriver !

Un immense sourire illuminait son visage lorsqu’il prononça ces mots.

- Comment pourrais-je vous prendre au sérieux avec ce sourire si angélique ? m’exclamais-je.

Son sourire se mua en une expression beaucoup plus mystérieuse et inquiétante.

- Moi, un ange ? Je ne dirais pas vraiment ça…

L’espace d’un instant, je crus voir une ombre de tristesse assombrir ses traits, mais elle s’en alla si vite que je dus sûrement rêver.

- Tu viens de me vouvoyer de nouveau, non ? reprit-il. Alors prépare-toi à recevoir mon châtiment !

- Il faudrait d’abord que tu m’attrapes pour ça ! dis-je en m’éloignant en courant.

- Avec plaisir ! répondit-il en se lançant à ma poursuite.

Nous slalomions entre les arbres, dérapant sur les feuilles morte qui recouvraient le sol mais en nous rattrapant de justesse avant de chuter. Je courais aussi vite que je le pouvais mais Akitchi était toujours sur mes talons, j’entendais le bruit de ses pas juste derrière moi. Puis soudain, je n’entendis plus rien. En me demandant s’il avait fini par abandonné, je me retournai, j’eus à peine le temps de voir Akitchi bondir sur moi. Nous roulâmes au sol dans un grand fracas, faisant voler les feuilles autour de nous. Lorsque je rouvris les yeux, Akitchi était à cheval sur moi, me tenant les mains plaquées au sol.

- Je crois que j’ai gagné, susurra-il avec une étincelle de malice dans les yeux.

Ma respiration s’accéléra en le voyant penché ainsi sur moi. Ses cheveux épars et ses vêtements à moitié défait par notre course effrénée lui conféraient une beauté indomptée et sauvage. Je me sentis une fois de plus rougir mais il n’eu pas l’air de s’en soucier et continua :

- Que vais-je bien pouvoir faire de toi maintenant ?

Il s’approcha encore plus près de moi et je senti ses lèvres soyeuses se poser délicatement sur mon cou. Mon cœur s’accélérera lorsqu’il m’embrassa avec douceur, mais soudain une intense douleur me fit sursauter.

- Aie ! Tu m’as mordu !

- Moi, te mordre ? Non pas du tout, tu as dû rêver.

- C’est ça oui ! Et arrête de sourire bêtement comme ça !

- C’est bon, c’était juste une petite morsure de rien du tout !

- Oh, tu vas voir si ce n’était rien du tout !

Je lui attrapai les poignets et tentai de le renverser.

- Tu n’y arriveras pas. Le vieux se débrouille plutôt bien pour son âge, n’est-ce pas ?

Je protestai par un grommèlement incompréhensible mais Akitchi me surpris tellement par sa réponse que je me figeais d’incrédulité tout en rougissant de plus belle.

- Athan, arrête de grogner comme ça, tu m’excites encore plus ! Et tu es tellement adorable lorsque tu es gêné !